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6 avril 2022
Comment les commerciaux se renseignent-ils sur leurs prospects ? Comment bien préparer sa prospection BtoB ? Quels sont les signaux d’affaires les plus importants pour les vendeurs ? Autant de questions que je me posais à la suite de la discussion avec Alexandre Verno sur le sujet des signaux d’affaires. Le salon stratégie client de mars 2022 était l’occasion rêvée, pour interroger quelques commerciaux sur le terrain. J’en ai interviewé 9 lors de ce micro-trottoir. Vous retrouverez ces témoignages dans les enregistrements associés à ce billet.
Avant toute chose, je voulais vérifier que le terme « signal d’affaires » signifiait quelque chose pour mes interlocuteurs. Ce qui a déclenché cette réflexion, c’est qu’il y a quelques semaines, je publiais un billet sur LinkedIn relatif à ces fameux signaux d’affaires et que j’obtenais le résultat assez stupéfiant d’environ 50 % de répondants — tous des pros du domaine commercial pourtant — qui déclaraient ne pas comprendre ce que cela signifiait.
J’ai donc fait le tour du salon emarketing et ai sélectionné 9 professionnels de la vente que j’ai interviewés. Les voici cités par ordre alphabétique, et nous présentons en bas de cet article les interviews en écoute :
Réflexion faite, je pense que tout le monde comprend ce qu’il y a derrière ce vocable une fois qu’on l’a explicité.
Sans doute que majorité d’entre nous pratiquait même la chasse aux signaux d’affaires, sans véritablement le savoir, à la manière de Monsieur Jourdain. En définitive, c’est surtout le terme qui n’est peut-être pas assez connu.
Par contre, dans les allées du salon emarketing et stratégie clients qui s’est déroulé à Paris les 29-30-31 mars 2022, les réponses ont été bien différentes de celles récoltées sur LinkedIn. Sans doute, car mes interviewés sont particulièrement experts dans le domaine de la vente.
Le mot qui est revenu le plus fréquemment est celui d’opportunités. On pourrait certainement pinailler sur le fait que le signal d’affaires est plus une indication d’opportunités qu’une opportunité elle-même.
Mais cette définition est néanmoins largement acceptable. Dans tous les cas, aucun de nos interlocuteurs ne semblait étonné par ce terme. Il s’agit pour beaucoup d’entre eux « d’une opportunité qu’il faut approfondir et afin de rencontrer la bonne personne pour l’amener aux account executives qui vont affiner le deal », mais aussi d’un signal qui indique la « détection d’une affaire potentielle chez un prospect » d’un événement quelconque.
D’autres vont même plus loin en indiquant qu’il pourrait s’agir d’un « signal venant de mon prospect, indiquant la possibilité de travailler avec lui ». Dans ce cas, j’aurais plutôt tendance à parler d’une affaire entrante que de signal d’affaires.
Enfin, certains de mes interlocuteurs sont même allés jusqu’à donner une définition très précise et là je cite : « ce sont les événements qui arrivent chez nos prospects ou nos clients, qui vont nous permettre de rebondir et d’identifier des porteurs de business potentiel ».
Cela étant établi, il me semblait important de savoir si mes interlocuteurs préparaient ou non leurs visites. Encore une fois, ici nous nous sommes adressés à des professionnels du domaine de la vente donc on ne sera pas surpris de leurs forts niveaux de maturité.
Les commerciaux et experts de la vente ayant participé à notre « micro-trottoir » ont donc, à l’unanimité, indiqué se renseigner « toujours » ou en tous cas « le plus possible » sur l’entreprise avant les rendez-vous de prospection.
Que ce soit sur des prospects entrants ou sortants, le travail de recherche est indispensable. Il permet de se renseigner sur l’activité de l’entreprise, sa taille et ses interlocuteurs principaux.
Consulter le site Internet, même sur les leads entrants, et obtenir le maximum d’éléments sur le prospect fournit la matière pour un brise-glace, un « ice breaker », lors des premiers échanges. C’est là une entrée en matière qui peut éventuellement permettre de faire la différence par rapport à la concurrence.
Ayant été timide et réservé au début de ma carrière, j’ai maintes fois eu recours au brise-glace qui m’a permis de surmonter cette difficulté. Après tout, si j’en crois Sarah Bernarhdt, le trac est signe de talent.
Depuis quelques années, je vais visiter mes clients en vélo et je trouve que cela fournit une excellente entrée en matière, une discussion d’introduction à la fois légère et amicale qui met tout le monde en confiance, à commencer par moi. Mais rien ne vaut un sujet professionnel pour introduire la discussion, c’est elle qui met en confiance le prospect. Les signaux d’affaires en cela sont essentiels.
Ces signaux d’affaires permettent également de qualifier un compte, d’apporter de l’expertise, de la personnalisation et de bien comprendre les besoins et les enjeux de son interlocuteur. C’est essentiel pour personnaliser son approche, et être aligné avec son interlocuteur.
Mais bien préparer ses visites clients est aussi et surtout affaire de temps et d’organisation. Il est pertinent de prendre un maximum d’informations avant de prospecter une entreprise, pour adopter une approche personnalisée et percutante. Cela demande un juste équilibre entre volume et qualité d’information recherchée.
Tous les commerciaux interrogés utilisent LinkedIn pour se renseigner sur les entreprises. Et notamment Sales Navigator, qui a été cité par tous les interviewés. Parmi les autres outils cités, figure l’outil de CRM, qui agit un peu comme la mémoire du compte, sans pour autant constituer une source valable de données fraîches sur le prospect, à mon humble avis.
Pour les personnes interviewées, une visite sur les profils Facebook et Instagram permet aussi de fournir de la matière en amenant l’interlocuteur sur ses passions, rendant l’échange plus humain, avant d’aller sur l’aspect business.
J’ai été surpris par la faible proportion de recherches dans la presse, notamment la presse régionale comme l’a indiqué Alexandre Verno, particulièrement pertinente pour les clients PME qui sont peu représentés dans la presse nationale.
LinkedIn, même s’il s’agit d’un outil fort utile, me paraît bien limité en matière d’information. Il donne peut-être quelques indications en matière de contenus partagés par le prospect cible, mais la largeur et la neutralité des informations qu’on y trouve ne sont pas à mon avis suffisantes.
LinkedIn reste, qu’on le veuille ou non, essentiellement un outil de networking, et le fait que quelques utilisateurs soient des producteurs de contenus assidus (et je m’inclus dans ce lot) ne me semble pas une raison suffisante pour mettre tous les prospects dans le même panier. Les informations sur l’entreprise et le secteur nécessitent des analyses plus approfondies que l’on trouve dans bien d’autres sources.
En dehors des critères classiques de taille, d’activité, d’implantation géographique, de fonction de l’interlocuteur, ont été cités d’autres critères comme :
Ce dernier point me paraît particulièrement intéressant et important. J’ai pour ma part l’habitude de m’appuyer sur mes références clients pour briser la glace. Plutôt que de parler de mon entreprise ou de moi-même, ce qui n’a aucune espèce d’intérêt pour le prospect, je préfère lui décrire ce qui a été réalisé chez des confrères.
Ceci l’amène immanquablement à se projeter dans ses propres besoins et problématiques, car il est rare qu’en balayant ces références, il ne se retrouve pas un peu dans les exemples cités. Ceci permet rapidement de passer à l’étape suivante qui consiste à élucider le besoin de mon interlocuteur de manière collaborative (car il aura ainsi pris confiance dans ma capacité à comprendre son problème).
La question suivante était volontairement humoristique puisqu’elle consistait à demander aux différents interviewés quelle serait la nature d’une solution magique qu’ils seraient à même de demander au père Noël afin de les aider dans leur prospection. Et les réponses à cette question ont été variées. En voilà une sélection, qui nous montrera que souvent les commerciaux rêvent à des solutions magiques qui sont déjà disponibles. Doit-on voir ici une manifestation du propre de l’être humain qui cherche souvent ailleurs ce qu’il a devant ses yeux ?
J’ai ensuite sondé mon panel sur le temps consacré à chercher l’information client pour bien préparer ses visites. À cette question, les réponses ont été excessivement variées puisqu’elles sont allées de 10 % à 60 à 70 %.
Si 10 à 15 % paraissent assez faibles, nous avons récolté 4 réponses allant de 30 % à 50 %. Ce qui prouve l’importance de la recherche d’informations pour bien préparer ses visites clients. Et nous avons même trouvé un répondant qui a déclaré dédier 3 à 4 heures par jour à la recherche d’entreprises. Mais aussi de contacts, d’informations, et à l’enregistrement de ces informations dans le CRM, sans compter la préparation des emailings.
Même si tout dépend de la mise en œuvre, je suis assez en phase avec cette vision. Il vaut mieux passer trois heures à préparer une prospection correcte et faire mouche du premier coup, au premier message, qui amènera à un rendez-vous de qualité. Cela est préférable à des journées de 8 heures passées à décrocher son téléphone pour appeler n’importe qui, n’importe comment. Surtout si on n’obtient rien de probant.
En conclusion, préparation et ultraciblage sont les deux mamelles de la prospection en B2B.
D’ailleurs, un de nos interviewés confirme cette sensation. J’y passe « 60 à 70 % de mon temps : c’est beaucoup, mais j’ai remarqué avec l’expérience que quand on prépare une prospection, cela se passe toujours mieux. Donc, je considère qu’il s’agit d’un investissement et non d’une perte de temps ».
Ma dernière question portait sur ce qui manquait le plus aux commerciaux interviewés en termes d’informations nécessaires à la prospection. Ils avaient le choix entre les coordonnées de contacts, et les informations de contexte. Ici, le panel est clairement divisé en deux parties égales. Voici un florilège de ces réponses récoltées lors de notre micro-trottoir.
Il est intéressant de voir ses différences entre ces deux approches de prospection : par le contact et par le contexte. Personnellement, je penche plus pour la deuxième catégorie de répondants. Mais il nous faut apporter une nuance entre les domaines de vente en B2B qui est plus proche de la vente de masse ; comme nous l’avons indiqué dans un billet l’an dernier.
Plus on va évoluer vers la vente complexe, plus les données de contexte vont être importantes. Plus la vente est une vente de masse, et moins le commercial a le temps de s’appesantir sur le contexte.
Ce n’est pas seulement une question d’approche commerciale, ni de manque de volonté. Mais aussi de nature de vente en B2B, car comme nous l’avons déjà expliqué, il n’y a pas deux types de vente en B2B qui soient identiques.
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