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23 décembre 2019
En charge de la collecte et de la valorisation des données, le Chief Data Officer (CDO) est une pièce maîtresse dans la transformation numérique des entreprises. Un métier émergent mais qui se fait déjà désirer.
D’après une étude de Forrester d’août 2019, 45 % des grandes entreprises dans le monde ont recruté leur directeur des données et 16% envisagent de le faire dans l’année.
En France, des entreprises « data driven » comme La Poste, AccorHotels, M6 ou Havas Media se sont récemment dotées d’un Mr. Data. L’Etat, lui-même, a nommé un administrateur général des données en la personne d’Henri Verdier.
A ne pas confondre avec le chief digital officer dont il partage le même acronyme, le CDO occupe un rôle clé dans la transformation digitale des entreprises. Responsable de la collecte, de la qualification, de l’intégration et de la valorisation des données, il organise leur circulation entre les différentes entités internes mais aussi avec les partenaires, fournisseurs et clients.
S’agissant d’un métier émergent qui n’a pas encore de cursus de formation dédié, le CDO vient d’horizons divers. Il a pu être en charge de l’e-commerce, du CRM, du marketing digital voire des systèmes d’information.
A la tête d’une équipe commando composée de spécialistes de la donnée comme les data scientists, mais aussi d’experts venus de la statistique ou du décisionnel, le chief data officer doit insuffler une culture de la donnée dans toute l’entreprise.
Fonction transverse, il est en liaison constante avec les métiers, de la DRH à la direction de la production. Il s’agit pour lui de comprendre les enjeux business afin de concevoir, construire ou maintenir différemment les produits, de recruter et de fidéliser de nouveaux clients ou collaborateurs. Le tout grâce à l’apport du big data.
Il doit non seulement optimiser l’existant mais aussi imaginer des modèles dits « disruptifs ». Cela suppose d’avoir des données exactes, cohérentes et fraîches. Le CDO s’attèlera à assurer la bonne gouvernance du patrimoine informationnel de l’entreprise. En liaison avec la direction juridique ou de la conformité, il garantit que le traitement de données personnelles respecte la législation en vigueur sur la protection de la vie privée.
Le CDO doit également mener une politique d’acquisition de données en négociant auprès d’institutions privées (éditeurs de fichiers) ou publiques (Météo France, Insee…) tout en s’intéressant aux données non structurées, issues notamment des réseaux sociaux. A l’inverse, il peut ouvrir les données de l’entreprise à l’écosystème des développeurs et des startups le temps d’un hackathon afin de faire émerger de nouveaux services ou produits.
Comme tout métier de la data, son profil est très recherché. Dans sa dernière étude de rémunération, le cabinet de recrutement Robert Half en fait même une des fonctions du numérique les plus cotées, avec un salaire voisin de celui du DSI. A savoir une rémunération annuelle comprise entre 146 et 186 K€, en hausse de 3,3 % sur un an, pour un profil senior bénéficiant de plus de quinze ans d’expérience.
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